Petit pantin de chair

par **toudydou** Mar 20 Sep - 19:44

Bon je viens aussi remplir ce site avec un texte que j'ai fait en 5 min (je ne mens pas XD : j'avais découvert un site d'écriture spécialement pour les histoires d'horreur, j'ai voulu l'essayer, j'ai donc écrit rapidement une pitite histoire avant de l'envoyer !).
De toute façon, dans mon loooong répertoire d'histoires, tous les textes courts et terminés sont obligatoirement de l'horreur. C'est bizarre mais bon on s'en fiche un peu de ma vie alors go go go c'est parti :

Je n’arrive pas à respirer.

Je n’ai pas de nez, ma gorge est bloquée, mes poumons me hurlent de les libérer. Il me faut de l’oxygène, sans quoi je ne peux vivre plus longtemps. Je souffre, j’ai mal, mon corps en tremble, mais je ne peux pas l’utiliser. Je suis assis, paralysé, figé comme un objet. La douleur est horrible, ma peau me picote, mon cerveau est crispé. Et il y a cette mélodie, sinistre, dissonante, qui se propage comme un murmure essoufflé, à l’intérieur de mes tympans.

-Sois sage, petit pantin, j’ai bientôt terminé.

Mes yeux grand ouverts contemplent le noir. Il y a bien une petite lumière blanche provenant d’une chaleureuse bougie, mais elle ne me montre que deux mains pâles, aux doigts osseux recouverts d’une substance jaunâtre gélatineuse, qui se rapprochent de mon visage. Ah, c’est froid, c’est gluant ! Enlevez-moi cela de ma peau !

Je respire de nouveau. Comme si mon nez venait de réapparaître. J'inspire, j'expire. Je suis soulagé de continuer à vivre.

Que fais-je ici ? Je me souviens seulement d’une visite au cirque. Il y avait un spectacle de marionnettes vraiment sublime qui paraissait étrangement vivant. Le gérant était un vieil homme à l’aspect effrayant, aux iris aussi blancs que sa peau. Sa prestation m’a plu et j’ai accepté son invitation lorsqu’il m’a proposé de me montrer “ses pantins”.

Mauvaise idée sûrement, puisque mes souvenirs s’arrêtent là. Je ne veux pas savoir ce qu’il s’est passé. Je ne veux pas savoir ce qu’on est en train de me faire ! Je m’attends au pire, dans quoi me suis-je embarqué en voulant suivre ce vieillard ?!

-Voilà... J’ai fini... Tu es magnifique, petit pantin, j’ai hâte de t’essayer.

“M’essayer” ? Qui est cet homme ? Pourquoi m’appelle-t-il “Petit pantin” ? J’ai peur, je veux m’enfuir d’ici, que va-t-on me faire subir ? Je veux courir, impossible de bouger. Je ne contrôle pas mes mouvements. Je suis toujours aussi paralysé. Oh mon dieu, si tu pouvais exister, j’ai tant mal. Aidez-moi, je vous en supplie !

Ah, d’autres douleurs ! Plus vives cette fois. Impuissant, je regarde mes poignets meurtris, ensanglantés, se dresser devant moi, malgré moi, grâce à deux longs fils transparents et tranchants. Je veux crier, m’exprimer, expulser la totalité de l’air se trouvant dans mes poumons. Impossible, je ne suis plus maître de moi-même. Mes membres me brûlent au fur et à mesure qu’ils se lèvent et se déplacent, m’emportant avec eux dans une extrême souffrance indéchiffrable.

Sans avoir le contrôle de quoi que ce soit, je marche. Un pas après l’autre. Je cours maintenant. Je saute, je danse, je vole. Tout cela, au rythme d’une grinçante mélodie provenant d’une faible voix grave et fatiguée.

-Et... Lumière !

C’est alors que tout s’illumine. Je me retrouve au milieu d’innombrables fauteuils, en hauteur. Je continue ma route, manipulé par ces mêmes fils ayant pris le contrôle de mon enveloppe charnelle. Un cauchemar, dites-moi que ce n’est qu’un cauchemar. Je vais me réveiller, n’est-ce pas ?

-Regarde-toi petit pantin, comme tu es magnifique !

On me retourne. Je suis maintenant face à une image reflétant une scène avec, en son centre, une marionnette à l’aspect humain, à la peau lisse et brillante, aux cheveux soigneusement coiffés, à la bouche cousue, aux yeux de cristal et au nez plastifié qui aurait été plutôt bien réussie... S’il ne s’agissait pas de moi !

Ma tête se redresse. J’aperçois au-dessus des tribunes mon créateur. C’est un véritable cauchemar lorsque je reconnais le vieillard du cirque qui ne cesse désormais de secouer les longs fils transparents dans un horrible ricanement machiavélique. Me réveiller... Je dois me réveiller ! Tout ceci ne peut être réel !

Mais je suis dorénavant un pantin fait de chair qui anime les spectacles, et j’attends toujours mon réveil.